Chiffres clés - Mobilité étudiante dans le monde

Les vingt premiers pays d’accueil de la mobilité étudiante dans le monde

Pays

Effectifs 2021

Évolution 2020-2021

Évolution 2016-2021

Rang 2021

Rang 2016

Part d'étudiants internationaux

États-Unis

833 204

-13%

-14%

1

1

5%

Royaume-Uni

600 589

+9%

+39%

2

2

20%

Australie

378 439

-17%

+13%

3

3

22%

Allemagne

376 359

+2%

+54%

4

5

11%

Canada***

312 630

-3%

+65%

5

7

17%

France*

252 856

+0,2%

+18%

6

4

9%

Chine**

229 459

-2%

+61%

7

9

0%

Turquie***

224 048

+21%

+155%

8

13

3%

Japon

216 241

-3%

+51%

9

8

6%

Pays-Bas

135 535

+9%

+51%

10

12

14%

Corée du Sud***

118 528

+6%

+92%

11

18

4%

Argentine***

117 794

-3%

+56%

12

16

3%

Malaisie

92 519

+4%

-25%

13

10

8%

Autriche

82 083

+8%

+16%

14

17

19%

Espagne

80 862

-2%

+62%

15

26

4%

Pologne

73 958

+19%

+35%

16

20

5%

Italie*

72 284

+24%

-

17

11

3%

Ukraine

68 739

+13%

+27%

18

21

5%

Arabie saoudite

63 417

-8%

-21%

19

14

4%

Kirghizistan

61 418

+68%

+314%

20

46

23%

Autres pays

1 996 526

+3%

+28%

-

-

-

Source: Institut de statistique de l’Unesco et Organisation de coopération et de développement économiques, collecte UOE, janvier 2024.
* L’évolution 2016-2021 pour la France est estimée. La méthode de comptage pour la France a changé en 2018, celle de l’Italie en 2019, rendant tout calcul d’évolution incluant une période antérieure non significative.
** Hong-Kong et Macao inclus. 
*** Ces pays recensent les étudiants étrangers et non les étudiants mobiles ce qui entraîne une surévaluation du nombre d’étudiants accueillis.
Note : Collecte UOE menée par l’ISU, l’OCDE et Eurostat. L’OCDE, en charge de la collecte pour la Russie n’a pas publié de données russes pour l’année 2020 et 2021 suite au déclenchement de la guerre en Ukraine. Aucune donnée concernant les Émirats arabes unis n’a été publiée pour l’année 2021.

La mobilité étudiante entravée par des crises successives

En 2021, face à la pandémie de Covid-19, la croissance de la mobilité étudiante est à l’arrêt. La mobilité étudiante a baissé en moyenne dans les vingt premiers pays d’accueil (-1%) et augmenté dans les autres (+3%), s’établissant à +0,2% en moyenne sur l’ensemble des pays du monde. Avec les nombreuses mesures sanitaires et restrictions de déplacements, le nombre total d’étudiants mobiles n’a presque pas augmenté en un an (+11 000), masquant de fortes disparités –entre baisse et croissance maintenue– notamment pour les grands pays d’accueil et de départ. Cela s’explique par la diversité des politiques de chaque pays, allant du maintien des mobilités à la fermeture des frontières.

Parmi les 10 principaux pays d’accueil en 2021, certains connaissent une forte baisse du nombre d’étudiants mobiles sur un an : l’Australie (-17%, soit près de 80 000 étudiants) et les États-Unis (-13%, 124 000 étudiants), mais aussi dans une moindre mesure le Canada (-3%), le Japon (-3%) et la Chine (-2%). À l’inverse, certains pays enregistrent une évolution positive : principalement la Turquie (+21%, soit 39 000 étudiants), mais aussi le Royaume-Uni (+9%, 50 000 étudiants) et les Pays-Bas (+9%, 11 000 étudiants). La France a su conserver son nombre d’étudiants accueillis en mobilité diplômante, avec une croissance quasi-nulle équivalente à la moyenne mondiale (+0,2%).

Dans la deuxième partie du top 20, l’Arabie saoudite enregistre la plus forte baisse (-8%), mais celle-ci avait commencé avant la pandémie : le nombre d’étudiants accueillis diminue pour la cinquième année consécutive. Le nombre d’étudiants mobiles en Argentine et en Espagne baisse également en un an (respectivement -3% et -2%) ; à l’inverse il augmente fortement en Pologne (+19%), en Italie (+24%) et surtout au Kirghizistan (+68%) avec de forts afflux d’étudiants ouzbèkes, indiens et pakistanais.

Peu de changements dans le classement des premiers pays d’accueil

Malgré ces disparités face à la pandémie, l’ordre des sept premiers pays de destination reste inchangé. Les Etats-Unis sont toujours le 1er pays d’accueil, malgré une baisse commencée avant la pandémie sous la présidence Trump (-14% en cinq ans). La France conserve la 6e place des pays d’accueil, entre le Canada et la Chine. La Turquie, qui était 13e en 2016, arrive à la 8e place et dépasse en 2021 le Japon qui arrive 9e. Avec la plus forte croissance en cinq ans et un nombre d’étudiants accueillis qui a plus que doublés (+155%), la Turquie pourrait bientôt figurer dans le top 5 des pays d’accueil1. L’Argentine est dépassée par la Corée du Sud, qui est passée de la 18e à la 11e place des pays d’accueil, en ayant presque doublé le nombre d’étudiants accueillis (+92%).

Méthodologie de comptage des étudiants internationaux : de fortes disparités


L’Unesco, l’OCDE et Eurostat réalisent annuellement la collecte UOE sur les systèmes d’éducation. Ces institutions interrogent les autorités nationales compétentes sur ces questions afin d’obtenir les données qu’elles publient ensuite sur leur site internet. La méthodologie de collecte des données précise que les étudiants en mobilité internationale sont des personnes qui ont physiquement traversé une frontière internationale entre deux pays dans le but de participer à des activités éducatives dans le pays de destination, où le pays de destination d’un étudiant donné est différent de son pays d’origine. Le pays d’origine d’un étudiant de l’enseignement supérieur est le pays dans lequel il a obtenu son diplôme du deuxième cycle du secondaire. Lorsque les pays ne sont pas en mesure d’appliquer cette définition, il est recommandé qu’ils utilisent le pays de résidence habituelle ou permanente pour déterminer le pays d’origine. Lorsque cela n’est pas non plus possible et qu’aucune autre mesure appropriée n’existe, le pays de citoyenneté peut être utilisé mais uniquement en dernier recours.

L’ensemble des institutions nationales ne collecte donc pas les données de manière uniforme. Certaines prennent en compte les étudiants inscrits en mobilité d’échange tandis que d’autres se fondent sur la nationalité des étudiants afin de déterminer leur mobilité ce qui produit des disparités et ne permet pas une comparabilité optimale des données. Certains pays d’accueil – dont de très grands comme la Chine et les Émirats arabes unis – ne renseignent qu’un nombre total d’étudiants accueillis sans mention des pays d’origine composant cette mobilité, limitant fortement les possibilités d’analyse. À ces collectes incomplètes, l’ISU intègre des estimations, notamment pour les zones Asie centrale, Afrique subsaharienne et États arabes. Campus France complète ces données par ses propres estimations.

L’année 2021 correspond à l’année universitaire 2020-2021 pour les pays dont l’année universitaire ne coïncide pas avec l’année civile, tandis que pour les pays dont l’année universitaire est identique à l’année civile, les données concernent l’année 2021. Cette différence a des conséquences sur la mesure de l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les mobilités. 

Les données concernant la Russie pour les années 2020 et 2021 n’ont pas été publiées par l’OCDE par décision politique de l’institution, suite au déclenchement de la guerre en Ukraine. Depuis plusieurs années existaient des questions sur la validité des données transmises par le pays pour cette collecte. Les données des Émirats arabes unis n’ont pas non plus été publiées pour l’année 2021.

1 Les données transmises par la Turquie comptabilisent tous les étudiants étrangers, pas uniquement les étudiants en mobilité diplômante.

Campus France — chiffres clés 2024