La première zone des étudiants mobiles dans le monde
Quatre pays asiatiques figurent parmi le top 10 des principaux pays d’origine de la mobilité internationale diplômante : la Chine (1re), l’Inde (2e), le Vietnam (3e), la Corée du Sud (10e). Au total, 43% des étudiants en mobilité diplômante proviennent d’Asie-Océanie.
Ces quatre pays asiatiques constituent l’origine de près de trois quarts des étudiants d’Asie-Océanie en mobilité (74%). La Chine, à elle seule, compte pour 42% d’entre eux, avec cependant des effectifs en progression modérée de 16% entre 2016 et 2021. L’Inde (2e), avec 508 000 étudiants sortants et le Vietnam (3e, 137 000 étudiants sortants) progressent rapidement sur cinq ans (+66% chacun). Concernée par une baisse de sa démographie, la Corée du Sud, 4e pays d’origine de la zone, voit le nombre de ses étudiants en mobilité se contracter sur cinq ans (90 200 ; -14%). Anciennement 10e pays d’origine mondial, passé 11e en 2021, dans le contexte de la pandémie (-10% entre 2020 et 2021), le Népal avait cependant connu une percée de la mobilité sortante jusqu’en 2020 (+135% entre 2015 et 2020) et reste un nouvel acteur de la mobilité.
Une mobilité principalement répartie sur trois continents
Les étudiants d’Asie-Océanie qui partent en mobilité diplômante se répartissent principalement dans trois grandes zones de destination : les Amériques (35%), l’Asie-Océanie elle-même (32%) et l’Europe (31%), l’accueil en Afrique du Nord et au Moyen-Orient restant très peu important (2%). Premier pays de destination, les États-Unis captent à eux-seuls 25% de la mobilité sortante de la zone, devançant le Royaume-Uni (14%) et l’Australie (14%). La France est la dixième destination des étudiants de la zone : accueillant 2% des étudiants mobiles de la région, elle se classe troisième en Europe derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne.
Des changements importants sur l’année 2021
Les effets de la pandémie sur la mobilité étudiante sont pleinement inclus dans la mise à jour 2021 des données Unesco et l’on observe une stagnation sur un an des mobilités issues de la zone Asie-Océanie (+0,9% sur un an), soit la progression la plus faible parmi toutes les zones d’origine. Cette stagnation masque cependant des évolutions contrastées. Parmi les principaux pays d’origine de la zone, on observe des baisses marquées, de la Corée du Sud (4e, -12%), du Népal (5e pays, -10% sur un an) ou encore de la Malaisie (9e, -13%), tandis que d’autres progressent comme le Pakistan (6e, +13%), le Bangladesh (8e, +7%) ou l’Afghanistan (10e, +6%). Les deux premiers pays d’origine de la zone, dont la mobilité a une influence décisive sur la plupart des pays d’accueil, évoluent à la baisse mais de façon contrastée sur cette année charnière : Chine, -6% ; Inde, -2%.
Ces évolutions sont à mettre en regard de celles des pays d’accueil de cette mobilité. Jusqu’en 2020, l’Australie était le deuxième pays d’accueil des étudiants d’Asie et d’Océanie en mobilité, derrière les États-Unis. Mais les effectifs de la zone se dirigeant vers ce pays ont baissé de 28% sur deux ans (-19% sur un an), tandis que ceux accueillis au Royaume-Uni ont crû de 39% (12% sur un an), permettant à ce dernier pays de se hisser à la deuxième place. Certains pays asiatiques de la région accueillent également des nombres croissants d’étudiants d’Asie et d’Océanie : c’est le cas de la Corée du Sud (5e pays d’accueil des étudiants de la région, +7% sur un an) et de la Malaisie (8e, +19%).
En Union européenne, l’Allemagne, 6e pays d’accueil des étudiants asiatiques et océaniens continue d’en accueillir en nombre croissant malgré la pandémie (+3% sur un an), ce qui n’est pas le cas de la France (9e destination, -7% entre 2020 et 2021)22. Le Canada, 4e destination, qui avait connu un doublement des effectifs d’Asie et d’Océanie entre 2016 et 2020, voit ses effectifs accueillis stagner entre 2020 et 2021. Ces tendances illustrent à la fois les positions très distinctes de ces pays d’accueil l’année de la pandémie, mais aussi, une stratégie gagnante pour le Royaume-Uni (portée notamment par l’attractivité des diplômes de master d’un an et les conditions favorables de séjour post-diplôme).
22 Cette baisse des effectifs asiatiques accueillis en France s’arrête l’année suivante, voir partie 2.
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