Un carrefour stratégique de la mobilité étudiante
En 2021, près de 3 millions d’étudiants internationaux se sont inscrits dans des universités et des établissements d’enseignement supérieur européens, soit une progression de 36% en 5 ans.
L’Europe constitue un territoire clé de la mobilité étudiante internationale. Elle est la première zone d’accueil des étudiants mobiles, captant 47% des flux connus en 2021, soit plus de deux fois plus que les Amériques (23%). De plus, les étudiants européens mobiles représentent plus d’un quart (28%) des flux de mobilité sortante à l’échelle mondiale. Cette mobilité sortante est très largement tournée vers l’Europe elle-même : 9 étudiants européens sur 10 qui sont mobiles se dirigent vers un autre pays européen pour une formation diplômante, c’est le plus fort taux de mobilité intrazone. Cela s’explique par l’homogénéité des systèmes d’enseignement supérieur européens permise notamment par le processus de Bologne et l’intégration européenne, et peut être lié à la pandémie de Covid-19 qui a restreint plus fortement les séjours d’études au long cours.
Avec 7% d’étudiants mobiles inscrits dans l’enseignement supérieur, l’Europe est aussi la zone qui compte le plus fort taux d’étudiants en mobilité depuis d’autres pays parmi sa population étudiante. Le Royaume-Uni est le pays comptant le taux d’internationaux le plus élevés (20%), devant l’Autriche (19%), et la Suisse (18%)18. Parmi les 35 pays européens pris en compte, la France est 14e, avec 9% d’étudiants internationaux, soit un taux légèrement supérieur à la moyenne européenne (7%).
Parmi les étudiants mobiles en Europe, une majorité est elle-même européenne (48%), l’Asie-Océanie est la deuxième zone d’origine (24%), suivie par l’Afrique du Nord-Moyen-Orient (14%), l’Afrique subsaharienne (8%) et les Amériques (6%).
Des destinations motrices pour l’attractivité européenne
L’Europe compte 11 pays figurant dans le top 20 des destinations préférées des étudiants en mobilité diplômante. Parmi ces pays, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France sont les plus attractifs et accueillent à eux seuls 19% des étudiants mobiles internationaux.
Le Royaume-Uni est la première destination des étudiants qui se rendent en Europe : il attire 21% d’entre eux, une part en progression de 39% en 5 ans. Il attire d’abord des étudiants chinois (27%) et indiens (14%), des effectifs en forte croissance, de respectivement 53% et 404% entre 2016 et 2021.
Deuxième destination européenne, l’Allemagne, accueillant d’abord Chinois et Indiens mais ils représentent respectivement 11% et 8% du nombre total d’étudiants mobiles dans le pays, en raison de la variété des origines des étudiants accueillis.
Viennent ensuite la Russie19 et la France, qui regroupent respectivement 10% et 9% des effectifs. La Turquie se situe en 5e position, avec une croissance importante de 156% en 5 ans, soit la plus importante du top 10, le pays accueillant notamment de très nombreux étudiants syriens.
Une mobilité sortante qui progresse de nouveau
Après une année 2020 marquée par un repli de la mobilité sortante européenne, celle-ci progresse de nouveau en 2021 (+28%) et atteint un record historique. L’Allemagne est le pays d’Europe qui envoie le plus grand nombre d’étudiants à l’étranger avec 126 000 étudiants en mobilité diplômante internationale. La France est le 3e pays d’origine européen avec près de 105 000 étudiants mobiles, devancé par l’Ouzbékistan (110 000) et devant le Kazakhstan (91 000).
17 Eurostat, Educational attainment statistics, Mai 2023. https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Educational_ attainment_statistics#:~:text=In%202022%2C%2023.3%20%25%20of%20people,attainment%20level%20i.e.%20tertiary%20 education
18 Parmi les pays européens dont la population étudiante totale est supérieure à 100 000 personnes.
19 Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, les données concernant le nombre d’étudiants accueillis en Russie ne sont pas publiées. Les données qui concernent la mobilité vers la Russie concernent donc la mobilité des étudiants en Russie en 2019 et ont été collectées en 2021.
Campus France — chiffres clés 2024