Une mobilité principalement dirigée vers l’Europe
Les étudiants mobiles d’ANMO partent très majoritairement étudier en Europe (63%) : un tiers dans l’Union européenne (32%), et presque un autre tiers dans le reste de l’Europe (31%). En cinq ans, le nombre d’étudiants d’ANMO a fortement augmenté vers les pays de l’Union européenne (+54%), et a plus que doublé vers les pays européens hors UE (+122%), tandis qu’il baisse vers les autres zones.
Pour la première fois en 2021, la Turquie devient la 1re destination des étudiants d’ANMO en dépassant la France qui avait elle-même dépassé les États-Unis en 2019. En cinq ans, la Turquie a presque multiplié par quatre le nombre d’étudiants accueillis (+284%) qui dépasse pour la première fois les 100 000 étudiants venus d’ANMO, soit 17% du total des mobiles. Cette forte augmentation est liée à l’essor des étudiants syriens, qui représentent plus d’un étudiant sur cinq accueillis par la Turquie (21%), mais également iraquiens (7%), iraniens (5%) et afghans (4%).
La France est la 2e destination des étudiants d’ANMO, avec 13% des mobiles soit 82 300 étudiants. Ce nombre est en augmentation de 25% depuis 2016, soit supérieur à la croissance moyenne des sortants de la zone (+16% en cinq ans).
Un étudiant mobile sur dix de la région part aux États-Unis, 3e pays d’accueil. Ce dernier enregistre une forte baisse (60 000 étudiants accueillis, -43% depuis 2016), tandis que l’Allemagne a presque triplé son nombre d’étudiants accueillis (56 000, +167%), principalement venus de Syrie et d’Iran. Le Royaume-Uni, qui était la 3e destination en 2016, est désormais la 5e avec 7% des étudiants d’ANMO mobiles et une croissance stable (+22% en cinq ans). Les évolutions sur un an confirment ces tendances : la Turquie accueille +32% d’étudiants d’ANMO, la France +5%, les États-Unis -17%, et l’Allemagne et le Royaume-Uni +8%, équivalant à la croissance moyenne (+8%).
La plus faible mobilité intrazone
Moins d’un étudiant mobile sur cinq reste dans la région (17%), soit la plus faible mobilité intrazone. L’absence de données sur l’accueil aux Émirats arabes unis, hub régional, a un effet important sur le calcul de ce taux. Cette proportion se trouve ainsi en baisse : 101 000 étudiants effectuent une mobilité intrazone en 2021, c’est 29% de moins par rapport à 2016.
Les zones Amériques et Asie-Océanie perdent également en attractivité : respectivement -33% et -19% en cinq ans ; elles accueillent 13% et 6% des mobiles d’ANMO. Enfin, la mobilité vers l’Afrique subsaharienne représente moins d’1% du total.
Une mobilité redessinée par la crise des réfugiés syriens
Depuis 2018, la Syrie est le premier pays d’origine de la zone ; elle est le 8e pays d’origine des étudiants en mobilité diplômante dans le monde en 2021 (+112% sur cinq ans).
L’Iran (17e, +35%) et le Maroc (19e, +44%) font également partie des 20 premiers pays d’origine mondiaux de la mobilité. L’Égypte et l’Arabie saoudite représentent chacun 8 % des étudiants mobiles d’ANMO, mais ont des évolutions en sens inverse (respectivement +61% et -45% en cinq ans).
En termes de mobilité entrante, la zone ANMO attire 8 % des mobilités mondiales en 2021. Parmi ces 493 000 mobiles accueillis, 92% l’étaient au Moyen-Orient, et 8% en Afrique du Nord. Les premiers pays d’accueil sont l’Arabie saoudite (63 000 étudiants) et la Jordanie (41 000), en l’absence de données sur les Émirats arabes unis.
Les principaux pays d’origine : la Syrie en tête
Pays | Étudiants | Part | Évolution |
---|---|---|---|
Syrie | 99 050 | 15% | +112% |
Iran | 71 248 | 11% | +35% |
Maroc | 68 717 | 10% | +44% |
Égypte | 50 814 | 8% | +61% |
Arabie saoudite | 49 857 | 8% | -45% |
Total | 657 375 | 100% | +24% |
Source : ISU, janvier 2024.
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